Charles de Habsbourg ou Charles
Quint, né le 25 février 1500 à Gand en Belgique et mort le 25 septembre
1558 au monastère de Yuste en Espagne, fut Empereur du Saint Empire
germanique (1519-1555) sous le nom de Charles V d'Allemagne, roi d'Espagne
et de l’Amérique espagnole sous le nom de Charles Ier d'Espagne (ou Carlos
I), roi de Sicile sous le nom de Charles IV (1516-1558) et duc de Brabant
sous le nom de Charles II de Brabant (1515-1558).
Charles Quint est il le fils ainé de Philippe Ier le Beau, archiduc
d'Autriche et de la reine d'Espagne Jeanne Ire d'Espagne, dite la Folle.
Ses grands-parents maternels Ferdinand II d'Aragon et Isabelle Ire de
Castille (dits les Rois catholiques) avaient uni l’Espagne par leur
mariage ; il est le petit-fils par son père de l’Empereur romain
germanique Maximilien Ier de Habsbourg à qui il succède, et de la duchesse
Marie de Bourgogne (héritière du puissant duc de Bourgogne Charles le
Téméraire) dont il hérite des Pays-Bas bourguignons (actuel Benelux) et de
la Franche-Comté. Elevé par Madame Geande puis par sa tante Marguerite
d'Autriche, il devient un chef d'Etat austère qui se consacre pour ses
loisirs à la chasse, aux femmes, à la nourriture ; c'est un homme très
pieux qui pouvait se coucher à terre, les bras en croix pour prier. Son
mariage avec Isabelle de Portugal est une réussite et, en 1539, l'Empereur
est très malheureux de la perdre ,à la naissance de leur troisième enfant.
Élu à la tête du Saint-Empire en 1519, il gouverne sur un immense
territoire comprenant les royaumes espagnols d'Aragon et de Castille, les
Pays-Bas, les États italiens de Naples, de Sicile et de Sardaigne, les
territoires conquis en Amérique et en Afrique, ainsi que l'ensemble des
possessions des Habsbourg.
L’Espagne craint d’être province de l’empire. Charles est obligé de
déclarer l’Espagne indépendante. Il va en Allemagne, mais il passe
auparavant en Angleterre pour se lier déjà avec Henri VIII, contre
François Ier. Il est couronné, à Aix-la-Chapelle, le 23 octobre 1520
1520. Au temps de cet avènement de Charles-Quint à l’empire, l’Europe
prend insensiblement une face nouvelle. La puissance ottomane s’affermit
sur des fondements inébranlables dans Constantinople.
L’empereur, roi des Deux-Siciles et d’Espagne, paraît fait pour opposer
une digue aux Turcs. Les Vénitiens craignaient à la fois le sultan et
l’empereur.
Le pape Léon X est maître d’un petit État, et sent déjà que la moitié
de l’Europe va échapper à son autorité spirituelle. Car dès l’an 1520, ,
les esprits étaient soulevés, contre les abus de l’Église romaine et
contre ses lois. La même année, le pape Léon X, plus intrigant peut-être
que politique, et qui, se trouvant entre François Ier et Charles-Quint, ne
pouvait guère être qu’intrigant, fait presque à la fois un traité avec
l’un et avec l’autre: le premier en 1520, avec François Ier auquel il
promet le royaume de Naples, le second en 1521, avec Charles-Quint, pour
chasser les Français de l’Italie, et pour donner le Milanais à François
Sforza, fils puîné de Louis le Maure, et
surtout pour donner au saint-siège Ferrare, qu’on voulait toujours ôter à
la maison d’Este.
François Ier, roi de France, plus brave chevalier que grand prince,
avait plutôt l’envie que le pouvoir d’abaisser Charles-Quint ,roi
d’Espagne et de Naples, souverain des Pays-Bas, dont les frontières
allaient jusqu’aux portes d’Amiens, et qui commençait à recevoir déjà,
dans ses ports d’Espagne, les trésors d’un nouveau monde?
Henri VIII, roi d’Angleterre, prétendait d’abord tenir la balance entre
Charles-Quint et François Ier.
Les puissances de l’Europe étaient presque toujours en guerre; mais,
heureusement pour les peuples, les petites armées qu’on levait pour un
temps retournaient ensuite cultiver les campagnes
L’art de la guerre fut plus approfondi sous Charles-Quint qu’il ne
l’avait été encore. Ses grands succès, le progrès des beaux-arts en
Italie, le changement de religion dans la moitié de l’Europe, le commerce
des Grandes-Indes par l’Océan, la conquête du Mexique et du Pérou, rendent
ce siècle éternellement mémorable.
1521. Diète de Worms
La diète de Worms est une assemblée générale (une diète) des États du
Saint-Empire romain germanique s'étant tenu à Worms, petite ville bordée
par le Rhin et située en Allemagne. Elle se déroula du 28 janvier au 25
mai 1521, sous la présidence de l'empereur Charles Quint. Bien que
beaucoup de thèmes y aient été traités, la diète est surtout restée
célèbre pour avoir abordé le cas de Martin Luther et les effets de la
Réforme protestante.
On parle aussi de la diète de Worms, tenue en 1495 par Maximilien Ier
(1493-1519), qui tente de réglementer au profit du pouvoir impérial la
violence des princes et d'endiguer la désintégration de l'empire. Il règne
toujours dans les grandes assemblées un sentiment d’horreur pour la
tyrannie; le cri de la nature s’y fait entendre, et l’enthousiasme de la
vertu se communique.
L’édit de Worms met Martin Luther au ban de l’empire
Martin Luther, convoqué par l'empereur Charles Quint, comparaît devant
la diète de Worms pour être jugé. Il refuse de rétracter sa doctrine.
Laissé libre, malgré sa condamnation par l'Église, il pourra poursuivre
son activité réformatrice (la loi ne le protège plus, n’importe qui peut
le tuer)
Charles Quint ordonne la destruction des ses ouvrages, exige le retour
au catholicisme et la restitution des biens de l’Église confisqués. Luther
se retire au château de la Wartburg auprès de Frédéric de Saxe
(1521-1522). Il y traduit les Evangiles en allemand.
Charles Quint place son frère Ferdinand à la tête des États
héréditaires des Habsbourg (Autriche, Styrie, Carinthie, Carniole).
25 mai 1521: Ferdinand de Habsbourg, frère cadet de Charles Quint
épouse à Linz, (Autriche), Anne de Bohême (1503-1547), fille et héritière
de Vladislas IV, roi de Bohême et de Hongrie et d'Anne de Foix.
Octobre 1521 : Charles Quint préside à Louvain une cérémonie expiatoire
où sont brûlées les œuvres de Luther.
En France pendant cette année ,riche en événements
Guerre entre la France et l’Empire.
Elle se déroule sur plusieurs fronts : Artois, Hainaut, Luxembourg,
Italie, Roussillon et Navarre. Une armée impériale s’engage du côté de la
Picardie ,le long de l’Escaut en octobre, puis bat en retraite devant la
réaction des français. La Champagne est envahit mais les troupes
impériales sont arrêtés devant Mézières, défendue par Bayard.
Charles, uni avec Henri VIII et Léon X, s’engage aussi vers le
Milanais. Charles Quint favorise le retour des Sforza à Milan et du doge à
Gênes. Le pape, en retour, lui envoie la bulle d’investiture du royaume de
Naples. ll ne reste à François Ier, dans le Milanais, que Crémone et Lodi
Léon X meurt le 2 décembre (Giovanni di Lorenzo de Médicis) (45 ans),
fils de Laurent de Médicis, 217e pape de l'Église catholique.
Ce pape avait douze mille Suisses à son service.
Le cardinal Wolsey, tyran de Henri VIII, qui était le tyran de
l’Angleterre, veut être pape. Charles-Quint le joue, et manifeste son
pouvoir en faisant pape son précepteur Adrien Florent, natif d’Utrecht,
alors régent en Espagne.
ADrien est élu le 9 janvier. Le Hollandais Adriaan Floriszoon devient
pape sous le nom d' Adrien VI. Ce sera le dernier pape non-italien avant
Jean Paul II. (fin du pontificat en 1523). Il garde son nom, malgré la
coutume établie dès le XIe siècle. L’empereur gouverne absolument le
pontificat.
1522. Charles Quint va encore en Angleterre, reçoit à Windsor l’ordre
de la Jarretière; il promet d’épouser sa cousine Marie, fille de sa tante
Catherine d’Aragon et de Henri VIII, que son fils Philippe épousa depuis.
Il se soumet, par une clause étonnante, à payer cinq cent mille écus s’il
n’épouse pas cette princesse. C’est la cinquième fois qu’il est promis
sans être marié.
L’empereur emprunte de l’argent du roi d’Angleterre. POURQUOI ! ! !
Cet argent prêté aurait servi un jour de dot; et ce dédit singulier est
exigé de Henri VIII comme une espèce de caution.
Martin Luther organise son Église à Wittenberg. Il lutte contre le
parti catholique et contre les réformateurs radicaux, qui comme Thomas
Münzer tirent de la Bible une doctrine révolutionnaire (Contre les
prophètes céleste).
Charles Quint reconnaît la possession des cinq états des Habsbourg à
son frère Ferdinand qu’il fait gouverneur d’Allemagne du Sud, du Tyrol et
de Haute Alsace
* Le connétable de Bourbon refuse la main de Louise de Savoie, mère de
François Ier. En septembre, elle lui réclame l’héritage des Bourbon
(Marche, Bourbonnais, Auvergne) et le connétable passe au service de
Charles Quint (9 octobre).
.
* Première condamnation en France des idées de Luther.
1523. Pendant que la guerre de controverse qui menace l’Allemagne d’une
révolution, et que Soliman menace l’Europe chrétienne, les querelles de
Charles-Quint et de Français Ier font les malheurs de l’Italie et de la
France.
Charles et Henri VIII, pour accabler François Ier, gagnent le
connétable de Bourbon, pour qu’il s’engage à attaquer le milieu de la
France, tandis que ses ennemis pénétreront par ses frontières.
On lui promet Éléonore, soeur de Charles-Quint, veuve du roi de
Portugal, et, ce qui est plus essentiel, la Provence avec d’autres terres
qu’on érigera en royaume.
Pour porter le dernier coup à la France, l’empereur se ligue encore
avec les Vénitiens, le pape Adrien et les Florentins. Le duc François
Sforce reste possesseur du Milanais, dont François Ier est dépouillé: mais
l’empereur ne reconnaît point encore Sforce pour duc de Milan
Clément VII succède à Adrien le 29 novembre; il était de la maison de
Médicis. Son pontificat est éternellement remarquable par ses malheureuses
intrigues et par sa faiblesse, qui causèrent depuis le pillage de Rome,
que saccagea l’armée de Charles-Quint, par la perte de la liberté des
Florentins, et par l’irrévocable défection de l’Angleterre arrachée à
l’Église romaine.
Le navigateur portugais
Ferdinand Magellan reconnaît et force le
détroit séparant la
Patagonie
de la
Terre de Feu qui portera son nom. Le
21
octobre, il double le cap des Onze-Mille-Vierges, puis traverse
prudemment le détroit jusqu’au cap Désiré (28
octobre). Il atteint une mer calme à laquelle il donne le nom de
Pacifique.
Le navigateur espagnol Esteban Gomez aurait découvert les
Malouines.
Après plus de quinze ans de manœuvres diverses et d'espoirs déçus, le
prince-évêque de
Liège
Érard de La Marck est enfin promu
cardinal, avec l'appui du nouvel empereur
Charles
Quint qu'il a soutenu contre
François Ier pendant la campagne pour l'élection impériale, mais « sa
nomination restera secrète quelque temps par égard pour la France » qui
considère Érard comme son « mortel ennemi
Révolte des comuneros. Les villes refusent de percevoir l’impôt
consenti par les
Cortès.
Des percepteurs royaux sont pendus à
Ségovie.
Les maisons des députés aux Cortès sont brûlées à
Burgos.
La révolte est menée par Juan de Padilla, Juan Bravo et Francisco
Maldonado et dirigée contre l’entourage flamand de
Charles Quint pour mettre en place une monarchie tempérée par les
Cortes. Les comuneros tentent de lui opposer la reine
Jeanne la Folle, mais celle-ci refuse. A l’automne, la révolte perd le
soutien des grands bourgeois de Burgos, effrayés par l’aventure. La
monarchie se rapproche de la noblesse en confiant le pouvoir à deux grands
seigneurs castillan, l’amiral don Fadrique Enríquez et le connétable don
Inigo de Velasco, qui partagent la régence avec Adrien d’Utrecht.
Hérésie des
Alumbrados (Illuminés) en Nouvelle Castille, dans le milieu des
criados de la famille Mendoza, à
Guadalajara, animée par Isabelle de la Cruz, franciscaine et Pedro
Ruiz de Alcaraz, d’origine converse.