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Le fils de Ferdinand, Alphonse X le Sage,

continua les campagnes de son père contre l'Islam, mais à un rythme plus lent. Son règne fut principalement marqué par son patronage éclairé des érudits juifs et arabes. Il se signala aussi, dans un tout autre domaine, par sa candidature au titre d'empereur du Saint Empire romain germanique durant le grand interrègne. Deux siècles et demi plus tard, un roi d'Espagne devait obtenir cet honneur, un peu terni et anachronique pour l'époque, quand Charles V de Habsbourg devint empereur romain germanique. Le règne d'Alphonse X se termina par sa déposition en 1282 : son fils Sandre IV lui succéda.

Les années d'anarchie qui suivirent fournirent un bon prétexte aux interventions étrangères, situation qui se répéta d'ailleurs sur une grande échelle soixante-dix ans plus tard durant le règne de Pierre le` le Cruel. Les guerres civiles entre Pierre et son demi-frère Henri de Trastamare, fils illégitime de leur père Alphonse XI (1312-1350) ont souvent été considérées comme un débordement du principal conflit de l'Europe du xtve siècle, la guerre de Cent Ans entre la France et l'Angleterre.

Les ennuis de Pierre commencèrent quand il répudia sa femme française Blanche de Bourbon, se faisant ainsi un ennemi du roi de France Charles V, qui envoya en Castille une armée commandée par Bertrand Du Guesclin pour soutenir la cause de Henri de Trastamare. Comme l'on pouvait s'y attendre, Pierre trouva un appui du côté de l'Angleterre, sous la forme d'une armée commandée par Édouard, le Prince Noir, qui remporta pour lui en 1367 la grande mais infructueuse victoire de Najera. La cause castillane continua de bénéficier du soutien anglais du beau-frère de Pierre, Jean de Gand. Mais alors que son frère en chevalerie Édouard manqua de finesse diplomatique pour exploiter sa victoire, Jean manqua des qualités militaires nécessaires pour se placer en position de force pour entreprendre des manaeuvres diplomatiques efficaces.

Après la mort de Pierre Ie` en 1369, la dynastie de Trastamare s'installa solidement sur le trône de Castille. Mais pour les deux puissances non espagnoles, il ne s'agissait pas uniquement d'un jeu de politique dynastique en terre étrangère. Il y avait aussi l'important facteur qu'était la flotte de galères castillanes. Cette armada impressionnante, qui devait en grande partie aux Arabes son art de naviguer et tirait sa justification essentielle du commerce castillan de la laine avec les ports d'Europe du Nord, se retourna contre l'Angleterre après la défaite de Pierre I,` le Cruel, son candidat au cours des guerres civiles. Les conséquences en furent très graves car cela gêna les communications des Anglais avec leurs possessions du sud de la France et laissa grande ouverte aux dévastations des corsaires castillans la côte méridionale de l'Angleterre.

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